La planification du Campus Berne, qui a duré environ cinq ans, est achevée. La mise en œuvre peut commencer. L’Office des immeubles et des constructions a attribué à l’entreprise totale Losinger Marazzi SA, dont le siège est à Berne, le mandat de réaliser la construction du campus et l’aménagement de ses abords dans le quartier d’Ausserholligen. Les travaux pourront démarrer dès que le permis de construire sera entré en force, ce qui devrait être le cas au cours du deuxième semestre 2024 selon le canton. La durée des travaux est estimée à quatre ans. Le Campus Berne sera l’un des établissements de formation les plus modernes de Suisse. Avec le Campus Bienne, il permettra à la Haute école spécialisée bernoise (BFH) d’occuper une place de choix dans la compétition entre les HES du pays. Le Campus Berne abritera les départements Gestion, Santé et Travail social, la Haute école des arts ainsi que le rectorat et les services.
Cinq offres
Pour obtenir un maximum de réponses, le canton de Berne a lancé un appel d’offres combiné, s’adressant à la fois aux entreprises totales et aux entreprises générales. Il a reçu cinq offres au total. Plusieurs entreprises ont renoncé à répondre par manque de ressources ou en raison de la taille et de la complexité du projet. La complexité du campus tient pour une part à la proximité immédiate du réseau ferré, qui oblige à construire des boîtes emboîtées pour les salles de musique. En outre, il y a des interdépendances étroites avec d’autres projets aux alentours du site.
Augmentation des coûts
Les changements intervenus sur le marché après la pandémie de coronavirus, la complexité du projet et la volatilité des prix dans le secteur de la construction ont poussé à la hausse le coût total du Campus Berne. Il est actuellement estimé à 428,1 millions de francs. Cela requiert un crédit complémentaire de 44,2 millions de francs. Le Conseil-exécutif a adopté une proposition dans ce sens à l’attention du Grand Conseil. Le crédit demandé comporte deux postes de risque. L’un a trait à la sécurisation de la fouille de fondation que pourraient demander un sous-sol compliqué et la proximité immédiate d’infrastructures de transport. L’autre couvre les coûts supplémentaires que pourraient engendrer des retards dans l’un ou l’autre des quelque quarante projets avoisinants. Une réserve de 7,5 millions de francs est demandée pour ces deux postes de risque. Elle sera utilisée uniquement si les risques en question se matérialisent. Le Grand Conseil devrait examiner la demande de crédit complémentaire lors de sa session d’hiver 2024.
Hausse des contributions de la Confédération
La Confédération soutient financièrement les constructions cantonales dans le domaine de la formation. En juin 2024, le Secrétariat d’État à l’éducation, à la recherche et à l’innovation a promis au canton de Berne une contribution d’un montant total de 81 millions de francs pour le Campus Berne. Ce sont environ 23 millions de francs de plus que prévu à l’origine. Déduction faite des postes de risque et de la contribution fédérale, la charge supplémentaire effective pour le canton s’élève à tout juste 14 millions de francs.
Le Campus Berne, un important atout économique
Plus de 7000 personnes, membres du corps estudiantin ou du personnel, mettront de l’animation sur le campus, un atout économique non négligeable pour le pôle de développement économique d’Ausserholligen. Selon le concept de mobilité, 85 % environ utiliseront les transports publics pour leurs déplacements, en particulier le RER. Pour le canton de Berne en tant que site de formation et de recherche, il est décisif de disposer d’un campus qui attire par-delà les frontières cantonales, surtout dans le contexte actuel de pénurie de personnel qualifié. Le campus est organisé de façon à faciliter et à encourager la collaboration interdépartementale. Des salles de classe offrant une flexibilité d’utilisation, des auditoires, des salles de séminaire et des salles de travaux pratiques sont le gage d’un enseignement au contact des réalités. La bonne accessibilité du futur campus et sa proximité avec l’économie, l’administration, l’université et la Haute école pédagogique germanophone favoriseront la coopération et la recherche.